Épigénétique & mémoires transgénérationnelles : quand le corps devient un livre vivant
- Marie de Pelleport

- il y a 15 minutes
- 3 min de lecture
Nous sommes habitués à penser notre identité comme un ensemble de souvenirs personnels, d’expériences vécues et de choix conscients.
Pourtant, une vision plus large — et plus subtile — nous invite à considérer que notre histoire commence avant nous. Nous ne naissons pas sur une page blanche : nous naissons sur une page déjà légèrement froissée, marquée, vibrante… une page héritée.
Dans le champ scientifique, l’épigénétique explore comment certaines expériences peuvent influencer l’expression de nos gènes, parfois au-delà d’une seule génération.
Dans le champ psycho-spirituel, les notions de transgénérationnel, de mémoire cellulaire ou de résonance familiale abordent cette idée sous un angle différent : nos cellules porteraient la trace, symbolique ou émotionnelle, des vécus de notre lignée.
Entre ces deux mondes — l’un biologique, l’autre introspectif — se dessine un espace riche et fertile. Un espace SIO : spirituel, parce qu’il ouvre sur quelque chose de plus vaste que soi ; introspectif, parce qu’il nous invite à sentir ce qui se joue en nous ; optimiste, parce qu’il affirme une idée essentielle : ce qui a été transmis peut être transformé.
1. L’épigénétique : le langage modulable de notre biologie
La biologie classique nous disait : « Le gène commande, l’humain obéit. »
L’épigénétique nuance : « Le gène est une possibilité ; l’environnement choisit comment elle s’exprime. »
Nos expériences — stress, alimentation, sommeil, relations, émotions — peuvent modifier l’activité de certains gènes. Ces modifications ne changent pas l’ADN lui-même, mais la manière dont il est “lu” par notre organisme.
Aujourd’hui encore, la transmission épigénétique transgénérationnelle chez l’humain reste un champ de recherche délicat, partiellement démontré, partiellement spéculatif. Mais l’idée centrale, elle, est solidement ancrée :
Nos cellules réagissent à la vie. Elles enregistrent. Elles s’adaptent.
C’est précisément là que le langage du corps rejoint le langage symbolique du transgénérationnel.
2. Le transgénérationnel : quand les histoires des autres vibrent encore en nous
Sans quitter le terrain de la prudence scientifique, on peut affirmer ceci :
Nos comportements sont influencés par l’éducation de nos parents.
L’éducation de nos parents est influencée par celle de leurs parents.
Les traumas, les peurs, les croyances se transmettent par des mécanismes psychologiques, sociaux et émotionnels.
C’est ce que les thérapies transgénérationnelles étudient :
les répétitions, les loyautés invisibles, les schémas familiaux qui traversent les générations.
Là où certains parlent d’héritage émotionnel, d’autres parlent de mémoires cellulaires — un concept plus métaphorique que biologique, mais incroyablement puissant pour aborder la transformation intérieure.
3. Les mémoires cellulaires : un pont entre biologie et sens
Du point de vue strictement scientifique, on ne peut pas dire que nos cellules stockent des souvenirs émotionnels comme un disque dur. Mais du point de vue psychologique, thérapeutique et spirituel, la notion de mémoire cellulaire est une métaphore vivante qui aide à comprendre :
-pourquoi certaines réactions semblent disproportionnées,
-pourquoi certaines peurs semblent “venir de loin”,
-pourquoi certaines blessures émotionnelles se réveillent sans avoir été vécues personnellement.
La mémoire cellulaire, dans une approche SIO, désigne la manière dont notre corps porte symboliquement des traces de notre histoire familiale :
tensions corporelles héritées, impulsions relationnelles répétitives, émotions “anciennes” qui s’éveillent en nous, zones de vulnérabilité ou de puissance
Cette métaphore permet d’explorer ce que la science décrit autrement : la plasticité de notre biologie, la réaction du corps au stress, et la rémanence de certains états physiologiques d’une génération à l’autre.
4. Renouer, relâcher, réécrire : la transformation du transgénérationnel
Que l’on parle d’épigénétique ou de mémoire cellulaire, une vérité essentielle se dégage : Ce qui a été transmis n’est pas une sentence.
Nos gènes s’activent ou se désactivent.
Nos émotions se recomposent.
Nos schémas peuvent être observés, compris, transformés.
Dans une approche SIO, la transformation se fait à trois niveaux :
1. Spirituel : remettre du sens dans notre lignée
Comprendre que nous faisons partie d’un récit plus vaste.
Honorer sans se sacrifier.
Continuer sans répéter.
2. Introspectif : écouter le corps comme un livre vivant
Où se logent mes tensions ?
Quelles situations déclenchent des réactions “anciennes” ?
Qu’est-ce qui se répète sans raison apparente ?
3. Optimiste : choisir ce que l’on transmet
Chaque geste, chaque changement, chaque prise de conscience est une manière d’offrir à ceux qui viendront un chemin plus léger.
5. Nous sommes des continuités en mouvement
Nous sommes faits d’histoires, de chimie, d’élans et de traces.
Nous sommes héritiers, mais aussi créateurs.
Nous sommes façonnés, mais jamais enfermés.
Entre épigénétique et transgénérationnel, une vision SIO apparaît :
Nos cellules sont des messagères.
Notre lignée est un élan, pas une limite.
Nous sommes des points de transformation.
En comprenant ce qui nous précède, à travers l'épigénitique et les mémoires transgénérationnelles, nous devenons capables de libérer ce qui nous entrave.
En transformant notre vécu, nous ouvrons la voie à une autre façon d’être, pour nous et pour ceux qui suivront.



Commentaires